mercredi 26 janvier 2011

Sillons



L’idée de ce projet est née en 2007. Il me semblait naturel, voire
essentiel, de célébrer le centenaire de la naissance de l’inoubliable
Gabrielle Roy de façon spéciale et unique, dans sa province natale,
le Manitoba. Il allait de soi aussi que ce serait par le biais de la
littérature que cet hommage se ferait. Cela s’imposait dans la
mesure où je voulais honorer celle dont la volonté d’écrire naît et
se manifeste à Saint-Boniface, presque comme une « illumination
», selon François Ricard qui écrivait dans La métamorphose
d’un écrivain : «On a l’impression […] que seule compte
désormais l’écriture, où va se résumer dès lors toute l’activité de
Gabrielle Roy. »



Lise Gaboury-Diallo
Sillons : hommage à Gabrielle Roy
Extrait de son introduction
288 pages
Éditions du Blé
Date de parution : 2009

http://www.livres-disques.ca/editions_ble/home/editeur_detail.cfm?id=37

mercredi 19 janvier 2011

Aux Sources de Petite Rivière...

On peut lire sans rien savoir. Gabrielle Roy écrivain dispose d’un chalet à Petite Rivière Saint-François : à une heure de route en aval de Québec, par la 138 qui longe la côte Nord du fleuve, un hameau où des maisons espacées se suivent, sur quelques kilomètres, au bas d’une montagne dévalant brutalement ses 700 mètres directement dans le fleuve. Aujourd’hui, on a renommé mont Gabrielle-Roy la petite montagne devenue station de ski industriel. Mais la puissance du paysage annule tout le reste. La route finit, une petite voie de chemin de fer continue. Il n’y a plus de chemin, on marche sur les traverses. Au bout d’un kilomètre, la voie contourne un rocher ocre qui tombe à pic, enfermant un trou d’eau.

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Gabrielle Roy, période Détresse et enchantement

Cette ballade est offerte à tout le monde. Nous l’avons faite (et grimpé les 700 mètres dans les érables et les épinettes, aussi). Difficile de savoir quel était le chalet de Gabrielle Roy : la fondation qui en est propriétaire a enlevé tout signe distinctif pour éviter l’afflux touristique. Dans C’était un bel été, cinq fois, ou six, à des époques et des âges différents, la narratrice et sa soeur, dont rien d’autre n’est dit, font cette même promenade jusqu’au trou d’eau. On parlera des reflets sur le fleuve, des îles qui surgissent ou s’évanouissent, des oiseaux et d’autres animaux, de la chute ocre du rocher sur le trou d’eau. Entre les séquences sur la track (ainsi nomme-t-elle la voie), une séquence où simplement, et la soeur est là aussi, on examine le temps et l’espace depuis l’arbre dans le jardin, et une autre fois où, simplement aussi, on descend jusqu’au fleuve, on s’assoit sur les pierres noires qui le bordent.




http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1989